Lecteur mp3 et petit tracas. (pv : Arzac)

Tranquillité

Elle avait l'air tellement gênée... Elle était attendrissante. J'pouvais quand même pas lui en vouloir...


Arzac avait été obligé de passer par là. Depuis le temps qu'il était parti en vadrouille, il avait complètement oublié l'existence du marché. Si il avait su, il aurait attendu un jour de plus, ou bien il aurait emprunté un autre chemin. Ce jour-là, le lieu était bondé. Le jeune garçon n'aimait pas être compressé comme il l'était, là, au milieu de la foule bruyante. Il mit ses écouteurs et mit le son à fond. Ce bruit-là, au moins, il l'appréciait. Les cris des marchands se turent, les conversations qui l'entouraient disparurent. Seule régnait la musique. Un sourire se dessina sur le visage d'Arzac et il continua à avancer, évitant les villageois qui lui arrivaient de face.

Le son résonnait pour Arzac, était muet pour le reste du monde. Muet tout comme le reste de la ruelle. Le jeune blondinet venait de tourner dans une ouverture sur un petite rue sombre. Il y serait tranquille, personne ne penserait à passer par là et il serait alors débarrasser de tout ce monde grouillant du village. Enfin au calme, il s'adossa à une planche appuyée contre un mur et ferma les yeux, tapant du pied au rythme de la musique, les mains dans les poches, comme à son habitude. Il n'avait plus vraiment d'ami à qui parler maintenant que Nitta n'était plus là... Silencieux comme le silence, tranquille comme la tranquillité, il resta plongé dans ses pensées.

Il ne la vit pas arriver, tout comme elle ne l'avait apparemment pas vu. Il ressentit un heurt et ouvrit les yeux, surpris. Il vacilla et se rattrapa au mur. Il se tira sur le fil de ses écouteurs qui tombèrent dans sa main. Il les rangea dans sa poches en se retournant et l'aperçut, elle, la fille. Elle venait de le percuter. Elle avait les joues rouges et ne le regardait pas vraiment.



Arzac, toujours en train de penser à Nitta, dévisagea la jeune fille visiblement gênée. Il la détailla de haut en bas, sans aucune discrétion - il n'en avait que faire. Il nota ses longs cheveux pâles attachés en couettes, ses yeux bleus... et son casque. Ce dernier point attira son attention. Il secoua la tête et afficha un large sourire. Il tendit une main amicale à la jeune fille.



Voyant la mine un peu étonnée de la jeune fille, il sourit de plus belle, l'air attendri. Elle était mignonne, cette demoiselle. Elle avait l'air vraiment désolée, et ça rendait Arzac doux comme tout.

Seul ? Non.

Cette question était un peu spéciale venant d'elle. J'ai souri, comme souvent. pourquoi être désagréable avec une si jolie fille ?


Arzac frottait une de ses manches, plus par réflexe que par nécessité. Il regardait cette jeune fille du coin de l'oeil, comme s'il devait lui prouver qu'il faisait attention à elle et l'écoutait toujours. il fut heureux d'entendre sa voix lorsqu'elle lui répondit :



Arzac ne retint pas un léger rire. Il lui fit un clin d'oeil complice avant de lui répondre que, de toute façon, lui aussi avait souvent la tête en l'air quand il écoutait de la musique. Dans un geste qui était familier à Arzac, Maëlys fourra son mp3 dans sa poche. Il la regarda faire sans trop d'attention. Elle releva les yeux et il nota une nuance supplementaire de bleu dans ce regard. Une seule phrase le tira de ses pensées.



Arzac rit de nouveau. Il croisa les bras derrière la tête et regarda Maëlys en souriant. Elle semblait s'en faire pour bien peu, ou bien être très curieuse. dans les deux cas, la situation amusait notre jeune blondinet.



Il lui fit un clin d'oeil en ponctuation à sa réponse. Le fait que cette fille possède elle aussi un mp3 avait convaincu Arzac qu'ils avaient tous deux plus d'un point commun. Il ne savait pas quel genre de musique elle aimait, mais puisqu'elle apréciait quand même la musique, elle ne pouvait pas être si différente de lui. Il aurait pu parier qu'elle était dans cette ruelle pour fuir la foule, tout comme lui, et sa dernière phrase sonnait comme un défi lancé avec assurance, bien qu'elle n'attendait aucune véritable réponse. Il s'appuya contre un mur sans se demander s'il était sale ou non. Il mit un écouteur dans son oreille gauche, celle dans laquelle sonnait surtout l'arrière son de ses musiques. Le son était faible et il pouvait ainsi écouter tranquillement Maëlys de son oreille droite. Il ferma les yeux, comme pour profiter du calme de la ruelle.



Arzac était près à l'aider si elle avait des ennuis avec son mp3. Pour lui, c'était l'objet le plus cher à ses yeux, et également le plus cher à payer... Il n'aurait pas été étonné qu'il en soit de même pour Maëlys. Et il savait qu'il n'y avait rien de pire que d'être privé de sa musique...

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Maëlys secoua sa tête lorsque Arzac lui déclara que s'était obligés qu'elle était dans cette ruelle pour la même raison : la solitude et le silence. Elle fixa l'écouteur qu'il plaça dans son oreille.Le fait qu'il avait un mp3 tout comme elle, la rendait plutôt, heureuse et moins renfermé. Elle regarda sa poche ou il y avait son mp3, se C****** s'était éteint sans aucune raison alors qu'elle l'avait rechargez! Elle sera ses points, cela l'énerver d'être privé de sa musique:

"- Au fait, tu regardais ton lecteur d'un air plutôt embêté. Qu'est-ce qu'y a ? Il a un problème ?"

Maëlys leva la tête vers le petit blond, Maëlys colla son épaule sur le mur et sortis son mp3 (aussi bleu que ses yeux), elle le tourna dans ses mains et essayait de l'allumé sans aucun résultat. Sa la saoulé vraiment! C'était pas gratuit ses petits trésor! Et être privé de sa musique l'énervé :

- J'en sais rien, il sait éteins d'un coup, sa me saoule sa coûte cher ses petits!

Fais voir...

J'comprends qu'ça l'ait énervée. Perso, si j'avais plus ma musique, j'crois que je pèterais un câble...


Maëlys sortit son mp3 de sa poche. Arzac la regarda tourner le petit objet dans sa main avec un air dépité. Il avait la petite manie de faire le même geste quand il était contrarié : il saisissait son mp3 dans sa poche et le tournait et retournait avec nervosité. Il sourit d'un air compatissant sans être sûr que Maëlys le remarquait. Etre privé de sa musique était une torture pour lui, il en était sans doute de même pour elle.



Arzac se décolla du mur d'un mouvement d'épaule et fit quelques pas vers Maëlys qui tentait à nouveau d'allumer son lecteur comme pour appuyer ses propos. Sans un mot, il posa sa main sur le mp3 et lança un regard vers la jeune fille pour lui demander la permission de le prendre. Sans attendre de véritable réponse, il s'en saisit et le détailla un peu. Il prit l'air de réfléchir.



Si la réponse était oui, Arzac craignait bien que le mp3 n'ait perdu toute sa mémoire. Il avait déjà rencontré ce problème une fois, mais, heureusement pour lui, un sorcier étrange sur le marché avait réussi à le lui réparer. Cependant, il doutait de pouvoir retrouver ce sorcier si jamais Maëlys avait eu ce problème... Il n'attendit pas vraiment de réponse, une autre hypothèse lui vint soudainement.



Il voulait aider Maëlys pour lui rendre sa musique, mais si ce n'était aucune des deux solutions trouvées, il ne saurait sans doute pas trouver autre chose. Bien sûr, il ne pouvait rien prédire, et il avait peut-être raison depuis le début, mais dans le cas contraire...

T'inquiète pas.

J'crois que je m'suis senti obligé de l'aider en fait. D'abord parce qu'elle était quand même vachement mignonne, et ensuite parce que j'ai pas pu m'empêcher de me mettre à sa place. Plus de musique ! Quel enfer ! Mais bon... à vouloir jouer les héros, je perds parfois mon temps... Sans son aide, je pouvais pas faire grand chose pour elle, c'est comme ça.

* * *

Toujours penché sur le petit boîtier métallique posé dans sa main, Arzac vit du coin de l'oeil Maëlys hausser les épaules. Il se retint de soupirer, devinant en ce geste un signe d'impuissance. De toute évidence, elle ne savait pas trop quoi répondre à la question. "Pitié, faites qu'elle sache au moins m'aider..." Le jeune garçon était près à aider n'importe qui en faisant n'importe quoi, mais, si personne ne lui donnait un peu d'aide de temps en temps, cette tâche allait vite se compliquer... Il préféra ne pas s'impatienter et fit comme s'il n'avait pas vu Maëlys. Au moins, l'ignorer de vue lui permettrait de se concentrer et de ne pas perdre son calme. Oui, il pouvait être patient, mais il avait lui aussi ses limites.



Arzac hocha pensivement la tête. Pas la batterie, donc. A moins qu'elle ait laissé son mp3 allumé sans s'en apercevoir... Mais était-ce dans les habitudes de Maëlys de se laisser distraire à ce point ? Arza se maudit encore une fois de ne pas connaître cette fille parfaitement. Si au moins il avait une idée de son comportement quotidient... Il inspira un grand coup et se remit à éluder la question. "C'est pas une question de batterie... C'est quoi alors ?" Tout en réfléchissant, il remarqua la jeune citoyenne trépigner à coté de lui. Elle réfléchissait sans doute, elle aussi. Et elle était, de toute évidence, assez agacée par ce problème de musique. Au moins, Arzac comprenait cet agacement, ce qui lui permettait de ne pas exploser en la voyant enchaîner différentes moues de contrariété. Sa seule réaction face à ça fut d'arquer un sourcil. "J'fais c'genre de tête, moi, quand j'ai pas d'musique ?" Il secoua la tête et ne chercha pas à se souvenir de son comportement facial lorsqu'il état privé de son lecteur. Ce n'était pas le moment de penser à ça... Il tenta à nouveau de se concentrer mais Maëlys prit alors la parole.



Notre jeune blondinet se pinça l'arête du nez pour cacher sa contrariété. "Mouais, ça m'aide pas trop..." Il se donna une consistance en feintant une toux légère. Le silence qui s'était installé le mettait un peu mal à l'aise, bien qu'il ne fasse rien pour le réduire à néant. Il appuya sur le bouton ON du mp3, sachant malgré tout qu'il ne s'allumerait pas. Maëlys avait fait le même geste sous ses yeux quelques minutes plus tôt, rien ne s'était passé. Il n'était pas magicien, rien ne se passerait. Il eut à peine fini son geste qu'il le trouva complètement dépourvu d'utilité. Il se consola en se répétant trois fois que, après tout, l'espoir fait vivre... Finalement, il decida de parler. Il se tourna vers Maëlys et lui posa le mp3 dans la main, sachant qu'elle devait certainement ressentir un vide sans sa possession.



Sur ces mots, et sans vraiment attendre de réponse, Arzac se dirigea vers la rue qui menait chez lui.