But... It's a wolf ! [with Luna]

Un gars, une fille.

Comment ai-je donc réussi à trouvé ce château ? L'exploit me reste encore au travers de la gorge ! C'est impossible, comment ai-je fait ? Tant de joie en moi ! J'ai réussi ! J'ai enfin trouvé cet ancien château de la famille royale !


Arzac déambulait dans les longs couloirs sombres du château abandonné. Il avait ses écouteurs dans les oreilles, comme toujours, et souriait sans raison apparente. Apparente...  Car, si, Arzac avait une raison de sourire. Ses voyages imprévus, ses promenades hasardeuses, ses aventures désastreuses,... Tout ça n'avait pas d'intérêt par rapport à ce qu'il vivait. Il avait enfin trouvé l'ancien château royal ! Depuis qu'il avait rencontré Zartan dans le temple de Kidi, Arzac avait ouvert les yeux sur ses souverains et s'était décidé à s'y intéresser un peu plus. Evidemment, s'il trouvait un moyen de rendre ça plus drôle... C'est pour cette raison qu'Arzac avait cherché un endroit abandonné. Et il prenait du plaisir à le visiter.

Traînant les pieds sur le carrelage usé et poussiéreux, le jeune homme sifflait doucement au rythme des notes qui parvenaient à ses oreilles. Il n'avait pas mis le son très fort, juste assez pour avoir une petite musique d'ambiance et entendre quelque chose d'autre que l'écho de ses pas dans le hall vide. Il ferma les yeux un moment et imagina l'endroit au temps où il était encore entretenu. De grandes fenêtres, des rideaux lustrés, soyeux, des dalles blanches au sol, étincelant sous les cristaux des lustres, des meubles de bois précieux, de la lumière,... Il rouvrit les yeux et s'arrêta. Il n'était pas étonné de trouver le décor morne et sombre qui l'entourait, mais il ne ressentait rien d'autre non plus. Il resta immobile un moment, les yeux rivés sur le couloir qui continuait toujours plus loin. Des dalles de carrelage brisées, grises, sales. Des rideaux déchirés, ternes, poussiéreux, se gonflant au moindre courant d'air qui passait à travers les vitres brisées. Un plafond par endroit effondré, percé à jamais, laissant filtrant la clarté halé de poussière qui emplissait le lieu. Arzac ne pensait rien de tout ça, il trouvait juste cette exploration intéressante... et drôle, bien entendu.

Des escaliers. Il venait soudainement de voir des escaliers au loin. Il les emprunta, prenant garde de ne pas tomber dans les trous que formait l'absence de certaines marches. Il monta en courant, vif et plein d'énergie. il était fier de sa découverte et voulait tout voir ! Il mit soudain le pied sur une dalle instable qui s'enfonça en émettant un bruit sourd de roche fracassée. Le son résonna. Arzac, surpris, enleva ses écouteurs et entendit l'écho se répéter deux fois. Puis il avança. Un nouveau bruit se ft entendre. Il se retourna...



Une louve était derrière lui. Il sourit et s'approcha doucement, tendant la main prudemment. "N'aies pas peur..." Il s'approcha encore et s'agenouilla. Sa main frôla le front de la louve. Elle eut un mouvement de recul. Arzac mit sa main à hauteur du museau de la bête. Elle renifla un instant sa paume, puis il retenta sa chance. Il caressa le front de l'animal, mais celui-ci recula brutalement avant qu'il n'ait pu en faire plus. Arzac vit la louve disparaître derrière un rideau...

Hein ? Une humaine ?

Si j'avais su plus tôt, peut-être que j'aurais pas pris la peine de regarder cette louve. Peut-être que j'aurais tout simplement gardé les yeux rivés sur le bout du couloir. Peut-être même que j'serais descendu en voyant la marche s'écrouler sous mon pied. Peut-être que j'aurais juste obéi à la nouvelle loi du roi Zartan. Ou peut-être pas...


Arzac fut surpris de voir la louve reculer vers les rideaux, mais il ne chercha pas à la retenir. Il se rappelait Nitta et sa façon de disparaître à l'abri d'un rien. Sur l'instant, son esprit s'évapora vers les nombreux souvenirs qu'il avait de sa petite louvette et qu'il avait eu tant de mal à enfuir sous les brumes de l'oubli et qui, encore à ce jour, ne pouvaient rester tapis sans revenir. Puis, entendant comme un crissement de glace, il sortit de ce kaléidoscope d'émotions. Son regard se tourna machinalement vers le pied du rideau, cherchant deux paires de pattes canines. C'est alors qu'il vit un halo lumineux, d'une teinte claire et à peine visible, s'élever de la cachette improvisée de la louve. Arzac eut le réflexe de faire un pas en arrière. Il ne se posa pas de questions bien longtemps : un mouvement près du rideau de velour laissa apparaître une jeune fille.



Juste ça ! Arzac resta trois secondes en suspens. Ce simple mot l'avait surpris d'autant plus que ce n'était pas la louve qui était devant lui à présent. Il retrouva cependant assez vite les règles d'usage enfuies dans le fond de sa mémoire et répondit à la jeune fille par un signe de la main et un sourire.



Il ponctua ses mots d'un regard un peu gêné et il se gratta la nuque comme s'il était embarrassé. Ce n'était pas tous les jours qu'il rencontrait une fille. Et ce n'était pas tous les jours non plus qu'il rencontrait un loup-garou. Alors les deux à la fois... Bien qu'il fut troublé par l'apparition de la jeune fille, il ne put laisser le silence envahir les lieux, qui n'étaient déjà pas fort bruyants à son goût. Il tenta d'engager la conversation du mieux qu'il put.



Depuis le temps qu'il n'avait pas parler à quelqu'un, ça lui faisait du bien de faire la causette. Mais Arzac devait tout de même se retenir de parler de trop. Il savait bien qu'il pouvait se révéler très, très, très énervant. Nitta le lui avait déjà fait remarquer par ses mimiques et ses gestes d'agaceent lorsqu'il monopolysait la parole, même si elle n'était pas capable de parler avec lui...

Glace et magie.

C'était bizarre de pas avoir froid. Tout était couvert de glace. Comment la famille royale avait pu vivre ici ? Pas étonnant qu'elle soit partie... Ce que je comprends encore moins, c'est pourquoi elle avait laissé tous ces trésors derrière elle. Des diamants, des perles, de l'or, de l'argent, des rubis et plein d'autres pierres que je connais pas... J'ai trouvé le plus bel endroit du monde qui était tombé en ruines.



Voyant la jeune fille rire, Arzac sourit. Il savait que c'était de lui qu'elle riait, mais il s'en fichait. S'il savait rire des autres, il savait avant tout rire de lui-même. Et c'était bien ainsi. Et il fut bien heureux de voir que cette jeune fille lui répondait en se présentant de la même manière désordonnée que lui.



Arzac souffla pour réchauffer l'air devant son visage, sentant son nez s'ankyloser peu à peu. Il frotta ses mains et les croisa ensuite derrière sa  tête. Il fixa Luna d'un air involontairement innocent. Ce qu'il faisait là ? La réponse lui paraissait pourtant logique...



En parlant d'êtres vivants, Arzac se rappela que l'une de leurs caractéristiques était d'être sensible aux basses températures... Il sentit que ses mains devenaient raides et s'empressa de les fourrer dans ses poches avant qu'elles ne changent de couleur. Il souffla à nouveau et regarda le nuage de vapeur disparaître devant lui. Puis il se rappela que Luna était là.



Il se tourna vers elle, attendant une réponse mais, voyant qu'elle n'avait qu'un capuchon sur le dos et un pantalon fort large pour elle, et remarquant qu'elle tremblait presque imperceptiblement, il se rendit compte qu'elle aussiétait vivante. Il enleva son pull et s'approcha d'elle pour lui passer sur les épaules. Se retrouvant en t-shirt courtes manches, Arzac fit appel à sa volonté pour oublier le froid. Mais après tout, il n'aurait pas voulu qu'une jeune fille meurt de froid à sa place. Et il n'aurait pas pu non plus espérer tomber sur un endroit à la fois merveilleux et chaud.
Aucun lieu n'est parfait.

- Ben... Disons que j'passe à peu près 10% d'ma vie chez moi, au village humain. Alors y a pas mal de chances de m'trouver dans c'genre d'endroit, là où y a personne de vivant... ou presque."

"- Et toi ? Qu'est-ce tu fais ici ?"

-Tu as plus froids que moi, gardes le .

-Je n’est pas envie que tu meurs congelé comme euh  un poisson ?